HP et TSPT

HP et psychotraumatismes

A la naissance, les surdoués sont a-priori dotés d’un potentiel qui ne demande qu’à se développer, leur permettant de profiter intensément de la vie. Ceux qui y parviennent sont d’ailleurs loin d’être tous détectés et d’en ressentir le besoin surtout s’ils composent plus naturellement avec une confiance, une estime d’eux-mêmes et/ou un instinct leur offrant des clés pour s’épanouir.
Pour les autres, notamment détectés tardivement, leurs talents n’arrivent pas toujours à s’exprimer ou sont exacerbés de manière négative. Parfois, malgré une détection de douance et une prise en charge adéquate, les symptômes perdurent.

Ils sont alors peut-être liés à des troubles psychotraumatiques enfouis.
Ils font suite à un événement incompréhensible, dégradant et généralement inattendu, face auquel la victime s’est sentie impuissante. Il induit une peur intense qui pousse le cerveau à prendre les commandes afin de mettre à l’abri la victime. Ce mécanisme neurologique d’urgence, initialement salvateur, génère bien souvent par la suite

  • des flashbacks ;
  • des ruminations ;
  • des comportements d’hypervigilance et d’évitement ;
  • des conduites à risque et addictives à visée anesthésiante ;
  • des troubles de la mémoire/concentration ;
  • des douleurs physiologiques chroniques (migraines, nausées, troubles alimentaires et/ou du sommeil, difficultés respiratoires, problèmes de peau…) et bien d’autres effets…

A la longue, cela peut engendrer une dissociation physique et émotionnelle, un faux-self prédominant, un syndrome de l’imposteur ou un syndrome du sauveur marqué.

Or, se construire en ignorant sa douance expose régulièrement à des railleries, des propos culpabilisants et des comparaisons disqualifiantes. Les réactions maladroites ou rigides de l’entourage familial ainsi que la sensibilité exacerbée des haut-potentiels n’arrangent rien. Elles peuvent impliquer des mécanismes similaires au psychotraumatisme, si tant est que le sujet ne l’expérimente pas réellement par ailleurs.

Mais la douance offre alors aussi de meilleures chances de survie dans ces situations. Elle permet par ailleurs de capter les symptômes physiques, d’analyser les mécanismes psychologiques en œuvre et de les dépasser, tôt ou tard, plus efficacement.

De même que les caractéristiques du haut-potentiel, les psychotraumatismes sont médicalement méconnus et souvent confondus et/ou masqués par une comorbidité.
Les 2 réunis nécessitent une prise en charge d’autant plus spécifique, qui permette

  • d’avoir accès aux souvenirs traumatiques, dans un environnement rassurant pour ne pas provoquer le stress post-traumatique associé. On peut ainsi engrammer le souvenir correctement. L’hypnose, l’Emdr et surtout le neurofeedback sont très indiqués dans ces cas-là.
  • On peut alors travailler sur une reconnexion coeur-corps-mental, le mental étant d’autant plus privilégié et les émotions et manifestations corporelles mises à distance. Des thérapies psychocorporelles de type somatopathie, kinésiologie ou médecine chinoise fonctionnent bien pour ça.
  • Et au niveau psychologique, les thérapies systémiques, comme la Gestalt ou la PNL  conviennent bien.

Ces éléments sont évoqués dans le livre « Un caméléon (trop) sensible ». Selon moi, dans ces cas particuliers, la douance offre alors avant tout une clé de résilience incroyable pour survivre et se reconstruire. Au plaisir d’échanger sur ce sujet !