Féminin – masculin des HP

Lorsqu’on creuse le sujet de la douance et échange avec des zèbres, on voit bien qu’il n’y a pas deux surdoués qui se ressemblent, même si bien souvent ils peuvent se comprendre plus facilement.
Certains ont un parcours scolaire et professionnel fulgurant alors que d’autres changent de métiers tous les deux ans et n’ont pas forcément le BAC. Certains peuvent être très entourés, en couple, avec des enfants, d’autres sont plus solitaires, le vivant plus ou moins bien. Certains détonnent dans leur allure et sont hyper connectés à leurs émotions. D’autres sont plus discrets ou cousins germains de la reine des neiges.

Je me suis demandée dans quelles mesures le genre, les dimensions anthropologiques et sociologiques, ainsi que les éventuels psychotraumatismes pouvaient avoir un impact sur les HP identifiés et s’ils pouvaient éclairer leur façon d’être au monde ainsi que prédisposer à des difficultés spécifiques.

Si on récapitule :

  • la douance est une particularité neurologique, d’origine génétique à priori (avec laquelle on naît donc).
  • Les recherches sur les philo-cognitifs ont démontré qu’il existait 2 fonctionnements cérébraux distincts : arborescent ou séquentiel, avec deux profils identifiés par F.N., O.R. et D.S. : à dominante complexe ou laminaire, à part quelques double profils.
  • Le genre, le tempérament (introverti ou extraverti), le rapport au temps et à l’exigence,
  • de même que l’étayage familial (relations aux parents et à la fratrie) et les expériences de vie (notamment pyschotraumatisme et séquelles éventuelles)
  • voire d’éventuels troubles complémentaires (DYS, TDAH…) ou des traits autistiques (initiaux ou consécutifs à des expériences particulières? ce point mériterait un sujet de recherche à part) complètent l’analyse.

Ainsi, au fil des années, notamment chez les sujets qui s’ignorent HP, il semblerait que certains potentiels s’expriment plus que d’autres accentuant certains talents et provoquant certaines difficultés. Or ces dernières contribuent à faire douter les sujets sur la réalité de leur haut-potentiel, d’où mon intérêt pour ce thème.

Sur la base de ces éléments, j’ai élaboré et conduit en septembre 2020 une enquête auprès de 150 HP. Après analyse, je suis notamment arrivée à deux conclusions :

  • En fonction de leur mode de pensée privilégié, ils ont des talents et des difficultés spécifiques.
  • Les surdoués présentent une part plus développée de masculin/féminin que les neurotypiques .

En effet, Culturellement, un franc-parler, une analyse rapide des enjeux, un niveau d’exigence élevé et une certaine audace (dans les affaires par exemple) sont dédiés à un comportement masculin. A l’inverse, une forte sensibilité, une grande empathie et une recherche de conciliation sont plus naturellement dévolues à un comportement féminin.
Or les HP sont câblés pour penser en dehors du cadre. Ils ont donc plus facilement des prédispositions pour les deux aspects (masculin et féminin). Dans la mesure où le haut-potentiel n’est pas inscrit sur leur front, cela génère des réactions particulières dans leur entourage. Ces dernières provoquent à leur tour des schémas de pensées spécifiques chez les HP, voire des blocages, en tous cas un manque d’alignement qui traduit parfois un certain mal-être.

Mieux cerner ce qui relève du masculin et du féminin offre des clés pour mieux comprendre autrui et se positionner en conséquence dans notre société profondément grégaire.

Je me suis appuyée sur ces éléments pour écrire mon second livre La caméléone.

À QUOI ÇA SERT DE SAVOIR TOUT ÇA ?
Cela dépend de son contexte personnel, de sa confiance et de son estime de soi. Si on se sent bien dans ses baskets et dans sa vie, cette approche n’apporte pas grand chose si ce n’est par curiosité ou pour mieux comprendre certaines réactions de son entourage.
A l’inverse, si on compose avec des doutes sur sa douance, sur ses compétences ou sa valeur; si on rencontre des difficultés au travail ou dans ses interactions sociales… mieux appréhender sa façon d’être HP offre alors une jolie boussole décisionnelle.
C’est un peu comme trouver le fil de la pelote pour dénouer les nœuds qui nous semblaient emmêlés jusque-là. On découvre enfin une cohérence qui vient expliquer l’ensemble. Toute l’énergie qu’on passait à essayer de se conformer à la norme ou à se remettre en question sur des sujets séparés, on peut alors la consacrer à cheminer pour s’accepter tel qu’on est, dans sa globalité. Cela permet aussi de cicatriser ses blessures du passé plus efficacement. On peut alors faire des projets plus en phase avec ses valeurs et aimer les autres, HP ou non, plus librement.
Si cet aspect vous intéresse, je l’explore de manière personnalisée et approfondie dans mon accompagnement « Un livre bilan qui parle de vous ! »