Une question revient souvent concernant les surdoués et leurs relations amoureuses : est-il préférable de privilégier un couple hypersensible/HP/Asperger ou l’amour est-il possible entre aytpique et neurotypique ?
Dans ce domaine, comme dans les autres, toutes les combinaisons sont possibles. En effet, le haut-potentiel colore le quotidien d’une personne mais ne définit pas sa personnalité, qui dépend par ailleurs de son histoire familiale, de son tempérament et de bien d’autres éléments.
Ainsi, entre 2 hypersensibles, les exacerbations sensitives et émotionnelles, la soif de connaissances ou les interrogations quant au sens à la vie, la mort et l’angoisse qui en découle peuvent se comprendre plus facilement, ce qui facilite grandement le quotidien. Mais elles peuvent également s’entrechoquer lorsque les 2 zèbres traversent une phase anxieuse, ont du mal à lâcher-prise ou se mettent plus ou moins consciemment en compétition (intellectuelle) ou en (dé)charge de l’autre.
A l’inverse, si un(e) neurotypique peut éprouver des difficultés à cerner son/sa partenaire surdoué(e), il/elle peut aussi lui offrir un ancrage émotionnel et une meilleure compréhension des fonctionnements implicites de la société, qui ne font pas vraiment sens, a-priori, pour les haut-potentiels.
Par ailleurs, même si on peut être tenté(e) de cocher les checks d’une liste, notamment quand le mental prend les commandes, une relation amoureuse ne se choisit pas forcément.
Car elle est (avant tout?) faite d’attraction physique, voire chimique avec ces phéromones qui se choisissent. Elle se compose également d’un intérêt mutuel sincère pour l’autre (à ne pas confondre avec une projection), ses particularités, ses talents et ses défauts. Il me paraît préférable d’accepter ces derniers en l’état plutôt que d’espérer changer l’autre.
Bien sûr, elle repose bien souvent aussi sur une complicité qui passe bien souvent par des références communes et/ou une stimulation intellectuelle réciproque. Et c’est d’autant plus vrai pour un(e) HPI/HPE qui éprouve un besoin intense de partage. Mais la complémentarité plutôt que la linéarité peut se révéler enrichissante dans ce domaine. Enfin, elle dépend aussi de son rapport à la confiance en l’autre et au lâcher-prise, avec en corollaire immédiat sa capacité/son envie de montrer sa vulnérabilité.
Au final, toute la question est de savoir ce que signifie l’amour au fond ? Vaste question ! Et du coup, quels enjeux et attentes on place derrière cette quête ? S’agit-il d’un besoin de partage? Une envie de magnifier le quotidien ? De se sentir aussi exister à travers le regard de l’autre ? Le désir d’apaiser son sentiment de solitude, voire de vide ? De soulager le poids de ses responsabilités ? La tentation inconsciente de réparer une blessure de l’enfance ?
Il n’y a pas de bonne ou mauvaise motivation. Simplement, le fait d’être au clair avec soi-même sur ce point évite les désillusions et facilite d’une certaine manière les bonnes rencontres ou le souhait d’être seul(e).
Dans tous les cas, mieux se connaître et connaître ses attentes permet d’éviter de rejouer encore et encore les mêmes erreurs au niveau relationnel.