Lorsqu’une personne hypersensible explore le haut potentiel, il arrive généralement que des ascendants, descendants et autres membres de la fratrie soient identifiés par ricochet (cette neuroatypie étant pour partie d’origine génétique). C’est la raison pour laquelle les détections tardives d’adultes se font bien souvent par l’intermédiaire des enfants.
Ainsi dans une famille, toute la fratrie peut être surdouée ou seulement certains. Cela donne dans tous les cas une parentalité spécifique, source d’une grande charge mentale, d’autant plus si le ou les parents sont aussi zèbres.
Pendant la grossesse déjà, une femme HP, surtout organique (très ancrée corporellement et émotionnellement) peut ressentir particulièrement ses changements internes, les fibres de sa peau s’étirer, l’accélération de son flux cardiaque, ses changements de température… Et ces constats associés à un traitement mental accru peuvent générer de l’anxiété tandis qu’en parallèle elle prend la mesure de ses responsabilités à venir et voudrait au contraire se sentir fiable.
Puis à la naissance, le temps revêt une nouvelle dimension, rythmé par ses besoins et ceux de son bébé plutôt que par l’horloge du monde moderne. Pour les plus hyperactives, ce changement n’est pas toujours facile à négocier et d’autant moins quand des conseils « avisés » extérieurs prônent d’autres pratiques.
Selon son histoire de vie, voire quelques traits autistiques parfois bien planqués, elle peut également s’interroger sur la réalité de cet instinct maternel : que signifient réellement les pleurs de mon tout petit ? Est-ce la faim, la fatigue, la couche, l’ennui ? Comment font les autres pour savoir ? Mais comme elle compte souvent aussi sur une bonne dose d’ingéniosité, elle finit par trouver des stratégies propres pour mieux cerner ce bébé qui a eu la drôle d’idée de venir au monde sans son mode d’emploi.
Dans tous les cas, elle cherche déjà à faire au mieux pour le bien-être de son enfant, avec son habituelle dose d’exigence, d’intensité (émotionnelle) et d’incertitudes. Autant dire que ce genre de parentalité est intense. Elle implique une charge mentale particulière. Ce terme sociologique, si bien illustré par la bloggeuse Emmaclit, décrit avec brio » la logistique énergivore à tout programmer intellectuellement quotidiennement pour faire tourner son foyer « , en prenant soin de chacun de ses membres. Mais cette parentalité-là offre aussi des moments très drôles et pleins de tendresse.
Dans mes livres « Un caméléon trop sensible » et « La caméléone« , je donne des pistes aux parents pour mieux accompagner leurs enfants à la maison et à l’école. Elles sont issues de mes nombreuses lectures et recherches en la matière.