A la naissance, les neuroatypiques sont a-priori dotés d’un potentiel neurocognitif qui ne demande qu’à se développer. Ceux qui y parviennent sont d’ailleurs loin d’être tous détectés et d’en ressentir le besoin surtout s’ils composent plus naturellement avec une confiance, une estime d’eux-mêmes et/ou un instinct leur offrant des clés pour s’épanouir.
Pour les autres, notamment détectés tardivement, leurs talents n’arrivent pas toujours à s’exprimer ou sont exacerbés de manière négative. Ils peuvent douter d’eux-mêmes, se suradapter, peiner à s’intégrer socialement, en se demandant régulièrement ce qui cloche chez eux, y compris après une détection de haut potentiel ou un diagnostic d’autisme ou de TDA-H.
Il est alors intéressant d’aller explorer les troubles psychotraumatiques enfouis, issus de l’enfance. Ils font suite à un événement incompréhensible, dégradant et généralement inattendu, face auquel la victime s’est sentie impuissante. Il induit une peur intense qui pousse le cerveau à prendre les commandes afin de mettre à l’abri la victime. Ce mécanisme neurologique d’urgence, initialement salvateur, génère bien souvent par la suite
- des flashbacks ;
- des ruminations ;
- des comportements d’hypervigilance et d’évitement ;
- des conduites à risque et addictives à visée anesthésiante ;
- des troubles de la mémoire/concentration ;
- des douleurs physiologiques chroniques (migraines, nausées, troubles alimentaires et/ou du sommeil, difficultés respiratoires, problèmes de peau…) et bien d’autres effets…
A la longue, cela peut engendrer une dissociation physique et émotionnelle, un faux-self prédominant, un syndrome de l’imposteur ou un syndrome du sauveur marqué.
Or, se construire en ignorant sa neuroatypie expose régulièrement à des railleries, des propos culpabilisants et des comparaisons disqualifiantes, dans une société humaine grégaire par essence.
Les réactions maladroites ou rigides de l’entourage familial ainsi que la sensibilité exacerbée des haut-potentiels n’arrangent rien. Elles peuvent impliquer des mécanismes similaires au psychotraumatisme, si tant est que le sujet ne l’expérimente pas réellement par ailleurs.
Mais les neuroatypies et plus particulièrement la douance offrent alors aussi de meilleures chances de survie dans ces situations. Elle pousse à se renseigner, elle permet d’identifier des symptômes physiques, d’analyser les mécanismes psychologiques en œuvre… Bref elle conduit à des pistes qui offrent tôt ou tard plus de chance de résorber ces traumas.
De même que les caractéristiques du haut-potentiel, les psychotraumatismes sont médicalement méconnus et souvent confondus et/ou masqués par une comorbidité.
Les 2 réunis nécessitent une prise en charge d’autant plus spécifique, qui permette
- d’avoir accès aux souvenirs traumatiques, dans un environnement rassurant pour ne pas provoquer le stress post-traumatique associé. On peut ainsi engrammer le souvenir correctement. L’hypnose, l’Emdr et surtout le neurofeedback sont très indiqués dans ces cas-là.
- On peut alors travailler sur une reconnexion coeur-corps-mental, le mental étant d’autant plus privilégié et les émotions et manifestations corporelles mises à distance. Des thérapies psychocorporelles de type somatopathie, kinésiologie ou médecine chinoise fonctionnent bien pour ça.
- Et au niveau psychologique, les thérapies systémiques, comme la Gestalt ou la PNL conviennent bien.
Ces éléments sont évoqués dans tous mes livres et mes accompagnements. Car, d’après mes recherches, quand on a vécu une enfance difficile ou un événement traumatisant, la douance offre avant tout une clé de résilience incroyable pour survivre et se reconstruire. Et dans tous les cas, le passé donne des clés pour mieux comprendre comment neuroatypie, tempérament et vécu se mêlent pour former notre personnalité. Au plaisir d’échanger sur ce sujet !